mercredi 14 avril 2010

La génération Net

Je suis présentement en train de lire Grown Up Digital de Tapscott pour un atelier que je compte offrir aux étudiants du bac en éducation. À mon avis, tous les enseignants/professeurs/parents, enfin tous ceux qui travaillent avec des élèves devraient lire ce livre, car étant moi-même un natif du numérique (donc né entre 1977 et 1997), j'en apprends beaucoup sur ma génération. Je crée cet atelier dans le but de faire réfléchir les étudiants sur l'intégration des TIC en salle de classe (ou devrais-je dire intégrer la salle de classe avec les TIC?) .

En lisant Tapscott, et d'autres sur le sujet (entres autres, Prensky (Digital Game-Based Learning) et Palfrey et Gasser (Born Digital) ), je me rends compte qu'il ne doit pas être question d'intégration des TIC ou intégration de la salle de classe, mais plutôt de changement de paradigme éducationnel. L'enseignant n'est plus le sage sur la scène (sage-on-the-stage) qui doit remplir les élèves de savoir, mais plutôt un sherpa qui doit les guider dans leur ascension de la montagne des savoirs. Or, il peut être difficile pour un sage de jouer le rôle du sherpa, car l'expérience scolaire du sage a toujours été centrée sur l'enseignant et non sur l'élève.

Étant donné la récente (moins de 20 ans) percée des TIC en éducation, la plupart des enseignants, même ceux tout frais sortis des bancs universitaires n'ont connus que (ou presque exclusivement) des sages sur la scène. Au courant de mes 18 années de scolarité, je n'ai eu qu'un ou deux cours dans le cadre desquels j'étais au centre de l'apprentissage! Étant donné que nous avons tendance à enseigner comme on nous a enseigné, il est normal que plusieurs enseignants aient de la misère à utiliser les TIC de façon optimale si on parle de pédagogie. Si nous voulons que les enseignants utilisent les TIC en salle de classe, il faudrait que les formations qui leur sont offertes (s'ils sont assez chanceux d'en avoir) soient animées par des sherpas et non des sages.

Qui plus est, une des règles de base en communication est d'adapter le message à l'auditoire. Étant donné que l'auditoire scolaire en est un qui parle par messagerie instantanée, par Facebook, par des jeux de rôles en ligne massivement multijoueur (tel City of Heroes, World of Warcraft), ne devrions-nous pas adapter l'école afin d'utiliser ces outils?

2 commentaires:

  1. Désolé de polluer votre page, mais ne devriez-vous pas lire Arendt aussi? Les cours de communication enseignent également, lorsqu'ils sont complétés par de bon cours en psychologie, que la communication interpersonnelle est plus puissante que la communication médiatique. Ça milite plutôt pour la tradition dans ce cas.

    Une andouille magisto-centriste ou une andouille centrée sur l'élève reste une andouille. Par ailleurs, pour que le « sherpa » soit digne de confiance, il doit être un vieux sage, sans quoi, c'est un subalterne à votre service. À quoi bon maquiller d'un vernis de fausse humilité celui qui a véritablement à nous apprendre, à moins qu'il ne soit une coquille vide, le côté «coach» étant une façon de diminuer les attentes?

    Excusez ma familiarité, mais si vous êtes conseiller : fuck le changement de paradigme. J'emprunterais les propos de Smith à l'égard de la richesse de nations, chacun doit faire ce en quoi il est le meilleur : un prof est un pro du cours animé, passionné et magistral, il inspirera les élèves et feront par après des recherches par eux-mêmes. Un autre est un pro de l'organisation et du design pédagogique : ses élèves lui feront confiance et sentirons qu'ils sont dans un «plan concret». Une autre fait des projet fous? Les élèves apprennent sans même sans rendre compte.


    Les classes sont hétérogènes, tant mieux, le corps enseignant l'est aussi. On ne devrait pas prendre un changement de paradigme politique pour un changement de paradigme scientifique.

    C'est pourtant ce que vous avez fait.

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